Stéphane Krauth a pour la première fois vendredi demandé pardon pour la mort de Karine Schaaff, au premier jour de son procès en appel devant la cour d'assises de Meurthe-et-Moselle, après sa condamnation à perpétuité pour l'enlèvement et la mort de la lycéenne, en 2001.
"Je vous demande pardon, je m'excuse", a déclaré l'accusé, la voix assurée, au père de Karine, Roger Schaaff, exprimant des remords, contrairement à sa première comparution devant les assises de Moselle à Metz en 2004.
"Certes, je suis coupable de la mort de Karine mais je ne l'ai pas tuée volontairement. Je ne l'ai pas violée. Si vous ne pouvez pas me pardonner, je peux vous comprendre", a ajouté Stéphane Krauth, qui plaide la thèse de l'accident.L'accusé a été décrit par l'enquête de personnalité comme un garçon à l'enfance chaotique, deux fois adopté, violent avec ses parents adoptifs et capable "d'un grand détachement affectif".
Le 22 juillet 2001 disparaissait Karine Schaaff, 17 ans, une lycéenne sans histoire qui se rendait à vélo chez une amie à travers la forêt de Bitche (Moselle). Son corps était découvert à demi dénudé et en partie carbonisé une dizaine de jours après sa disparition.
Après de multiples versions des faits, Stéphane Krauth, 28 ans aujourd'hui, a reconnu l'avoir heurté avec sa voiture et tenté de faire disparaître son cadavre en le brûlant. Il a été condamné en octobre 2004 à Metz pour enlèvement et viol suivi de mort, à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 22 ans.
Attentif et plus présent à l'audience à Nancy qu'au cours de sa première comparution où il était sous traitement médical, Stéphane Krauth a expliqué qu'il avait fait appel parce qu'il estimait n'avoir "jamais été compris et été condamné pour des choses qu'(il n'avait) pas faites".
Comme lors du premier procès, la mère de Karine, Edith Schaaff, portant le portrait de sa fille en large médaillon autour du cou, a longuement évoqué, cris et sanglots dans la voix, la douleur de la perte de Karine, son enfance, son éducation, le vélo qu'elle venait d'étrenner pour son bac de français.
"J'aurais donné mon âme au diable pour savoir si elle était vivante", a-t-elle lancé dans un cri, se rappelant la semaine passée sans qu'on retrouve la jeune fille. Le père, sobre, s'est souvenu de Karine, "une jeune fille au coeur sur la main, le soleil du quartier" et a dénoncé "le monstre qui n'en a fait qu'une bouchée". Stéphane Krauth est resté les yeux baissés, l'air contrit.
A l'occasion d'un diaporama présentant l'enquête des gendarmes et la reconstitution, l'audience a donné lieu à une première passe d'armes entre les avocats de la défense, Mes Alexandre Bouthier et Luc Girard et le conseiller des parents de la victime, Me Gérard Weltzer, sur la thèse de l'accident qui aurait "dégénéré", selon les mots de Krauth.
Interrogé sur des traces de pneus qui ne parviennent pas à éviter le vélo de Karine, Krauth répond, déterminé: "Je n'ai pas pu freiner. Cela allait tellement vite". Selon lui, il était juste allé faire une pointe de vitesse sur cette petite route de forêt pour "s'amuser", tandis que la partie civile voit en lui un prédateur, qui a pris soin d'asperger sa victime de gaz lacrymogène avant de l'emmener.
Le procès doit durer six jours et le verdict est attendu vendredi 17 février. Mercredi, l'ex-concubine de Krauth, Péroline Garino, condamnée à 3 ans de prison pour destruction de preuve et qui a renoncé à faire appel, doit être citée comme témoin.
cé un peu long mais voila une affaire qui a fait du bruit a l'époque et qui revient vu que le tueur est jugé en ce moment une affaire vraiment dégueullasse
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